Valorisation d'une action

Pour choisir une action, il ne suffit pas de choisir dans la liste de cotations une société saine et de croissance. Il faut aussi être sûr de payer le bon prix. Voici plusieurs méthodes de valorisation utilisées avec les actions.

Le rapport cours/bénéfice

Le rapport cours/bénéfice (C/B) (price earning ratio) est le rapport entre le cours de l'action et le bénéfice par action de l'entreprise. Si KBC réalise un bénéfice de 8 euros par action et que le titre s'échange à 100 euros, le C/B s'élèvera à 12,5 (100 divisé par 8). Généralement, on considère le bénéfice courant parce qu'il ne comprend pas les frais et revenus exceptionnels.

Plus le C/B est faible, plus une action est bon marché. Cette théorie vaut pour la comparaison d'entreprises parfaitement semblables mais dans la réalité, on trouve rarement deux sociétés identiques à tous points de vue. Ainsi la chaîne de magasins Delhaize a-t-elle par exemple un C/B inférieur à celui de Colruyt mais ce dernier présente une croissance bénéficiaire plus constante. En d'autres termes, les investisseurs sont disposés à payer davantage pour Colruyt que pour Delhaize parce qu'ils pensent que Colruyt signera une croissance plus rapide au cours des prochaines années. En conséquence, on peut affirmer que le C/B futur est extrêmement important, même s'il est impossible de le connaître en avance avec précision.

Les analystes calculent aussi le rapport cours/cash-flow. Le cash-flow correspond au flux de trésorerie de l'entreprise. Il reflète plus fidèlement les investissements réalisés par une entreprise pour garantir la croissance future de son bénéfice.

Le rendement de dividende

Le dividende est la partie du bénéfice net qu'une entreprise verse chaque année à ses actionnaires. Le rendement de dividende mesure donc ce que rapporte le coupon par rapport au cours de l'action. Plus le rendement de dividende est élevé par rapport aux pairs du secteur et aux rendements des obligations, plus une action est intéressante. Notez cependant que l'État exige une part de 25% du dividende brut. Ce pourcentage peut cependant être limité à 15% au travers de l'achat de strips VVPR (verminderde voorheffing - précompte réduit) mais hélas, ces "compléments" n'existent pas pour toutes les actions. Sur les dividendes étrangers, il faut payer un impôt à la fois dans le pays d'origine et en Belgique.

Il est conseillé de ne pas se concentrer uniquement sur la hauteur du dividende mais aussi sur les prévisions de bénéfice pour les années suivantes. Vous devez par ailleurs vous demander si l'entreprise sera capable de verser un coupon aussi élevé, voire plus élevé, dans le futur. Le pay-out ratio est également une notion importante. Il s'agit du pourcentage du bénéfice redistribué aux actionnaires. Une société qui reverse 90% de son bénéfice sous forme de dividende pourra plus difficilement l'augmenter qu'une entreprise qui distribue seulement 30% de son bénéfice.

La valeur comptable

Jauger le rapport entre le cours et la valeur comptable d'une entreprise n'a de sens que dans le cadre de la comparaison de plusieurs sociétés du même secteur. La valeur comptable comprend les fonds que les actionnaires ont injectés et tous les gains (ou pertes) mis de côté sous forme de réserve.

Comparaison avec d'autres investissements

Le rendement d'actions doit toujours être confronté à celui d'autres instruments de placement tels que les carnets d'épargne ou encore les obligations. Une action comme Fortis rapporte un rendement de dividende net de 2,7%, soit davantage que le taux de base que la banque offre sur ses carnets d'épargne. Pour confronter les actions aux obligations, il faut considérer, outre le dividende, la croissance attendue du bénéfice des entreprises émettrices.

10:08 - 05/03/2007
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